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DEPENSES PUBLIQUES : FAIRE MIEUX AVEC MOINS - OBJECTIF - SEPT 15 / Septembre 2015

Performance. En ces temps de vaches maigres budgétaires, la maîtrise des dépenses publiques est plus que jamais nécessaire.
Par Marianne Tourette
Quinze ans de croissance économique n’ont pas habitué le secteur public à se serrer la ceinture. Or, « times are changing », comme l’a rappelé le président du gouvernement, Philippe Germain, évoquant, dans sa déclaration de politique générale (avril 2015), la nécessité de réduire les dépenses à tous les étages institutionnels et administratifs, y compris dans les établissements publics. Baisse des recettes fiscales, stagnation des transferts de l’Etat (enveloppes affectées aux Contrats de développement), insuffisance de nouvelles ressources... : l’année 2016 laisse présager quelques crispations budgétaires. Pour autant, les collectivités n’ont que peu de marge de manœuvres pour contraindre les dépenses face aux masses salariales en jeu et aux investissements à maintenir (équipements structurants, entretien, gestion de l’eau et des déchets  pour les communes...) Or, Comment, dans ce contexte récessif, maîtriser les dépenses publiques, tout en conservant des leviers de financement ? Comme faire mieux avec moins et faire de la « réduction de dépenses stratégiques », en maximisant l’impact ?
Vision stratégique
« En déployant une politique publique stratégique, segmentée », ont répondu, lors d’un récent rendez-vous sur ce thème organisé par Kahn & Associés, Valérie Georgeault, en charge du secteur public au sein du cabinet et son directeur, Zoltan Kahn. Un sujet qui, en plein débat d’orientation budgétaire, n’a pas manqué de retenir l’attention de la quinzaine de participants réunis autour d’une même table (élus, responsables de services, cadres de l’administration...). En effet, les approches traditionnelles portent souvent sur des mesures "arithmétiques" d'économies de type "faire moins x %" sur telles ou telles dépenses de fonctionnement, sans toutefois donner des résultats convaincants et, surtout, sans priorisation des choix.
Plutôt que de se cantonner aux coups de rabots parfois ravageurs pour la motivation des troupes et de racler les fonds de tiroirs, ils ont donc engagé les uns et les autres à réfléchir sur leurs objectifs, la stratégie à tricoter face aux parti-pris, les « modes de faire » et la hiérarchisation des dépenses, selon les besoins. « Une bonne maitrise des dépenses passe avant tout par un pilotage renforcé : objectifs opérationnels déclinés en fonction des priorités poursuivies, identification pour chacun d’eux des actions ou activités à mener et des budgets à allouer. Enfin, il y a l’évaluation des résultats obtenus, ce dernier point restant au demeurant trop peu développé en Nouvelle-Calédonie », a commenté Valérie Georgeault. Trop souvent, prévalent en effet la tacite reconduction et le saupoudrage budgétaire.
Déployer une politique à plus long terme, sur la base de plans pluriannuels d’investissement et de fonctionnement, avec à la clef un budget proposé sur trois ans permet  au-delà de la seule logique financière, de gagner en lisibilité (sens de l’action, contribution des services, motivation des agents). La performance se construit ; elle ne se décrète pas.
 

Dépenses de fonctionnement : quelles options ?
Si les coupes dans le budget de fonctionnement ne sont pas la panacée, elles demeurent une option à considérer, la masse salariale pesant bien souvent 75 % des dépenses de fonctionnement... Entre autres objectifs : anticiper son évolution (pyramide des âges, poids des temps partiels, scenarii d’avancements...) et mener une réflexion sur la politique d’achats. Recourir à l’externalisation est un choix (Dumbéa par exemple travaille beaucoup en régie directe et Païta aves des prestataires) « qui en outre n’est pas sans conséquence, selon le volume des commandes, sur le développement économique », relève Zoltan Kahn. Rationnaliser les contrats (de même que les subventions), mutualiser les achats inter et intra-collectivités (fret pour les communes des îles, équipements partagés...) peuvent soulager le porte-monnaie. Aussi, dans une logique planifiée, il ne faut pas oublier, rappelle-t-il « qu’un acteur public peut tout à fait échanger du prix contre de la visibilité ».
« Dans un contexte de restrictions budgétaires, tireront leurs marrons du feu ceux qui, en concordance avec la politique publique déployée, auront mieux su valoriser leurs achats et leurs RH ».